DIOR OPALINE A BASE D’ARSENIC

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Pour un flacon en opaline, comme le nouveau Dior, il faut des opacifiants pour le fabriquer, et ils peuvent être de différentes sortes : des cendres d’os ou des composés de dioxyde d’étain, ou pire encore de l’arsenic et de l’antimoine. Ces ingrédients sont ajoutés à la glaçure. Cela me rappelle un article sur une collection de la Maria Sourie que j’avais titré « Arsenic et Vieilles Dentelles ».

D’abord, fabriquée à Venise au XVIe siècle (verre lattimo) comme concurrent translucide de la porcelaine, la locution anglophone « milk glass » (verre laiteux) est relativement récente ; les anglais ont toujours eu le sens de la formule pour les inventions des autres.

Utilisé dans la fabrication de la vaisselle, de lampes, de vases, et de bijoux fantaisies, le verre opalin était très populaire durant la fin de ce siècle. Et pour les clientes de la maison du Maitre de Granville, il fallait bien se mettre au niveau des ménagères de plus de cinquante ans.

Poétesse blanche aux seins de pucelles qui hantent un parfum qui brûle, et gratte au cœur de la vie. Comme des cheveux d’orage qui enfourchent des chevaux blancs pour des femmes au cœur de vinaigre blanc si doux et si amer à la fois.

Parce que son blanc laiteux peut donner une esthétique rétro et évoquer les élégantes créations Art déco, la lumière diaphane du verre opalin est bien plus qu’une enveloppe noble et délicate, bien plus qu’un atout esthétique. Il est le seul matériau qui assure une diffusion lumineuse, douce et homogène, un confort visuel parfait pour la protection d’une crème ou d’un liquide parfumé. Alors, oublions ce flacon si peu écologique, et restons éveillés de rêves, pour finalement découvrir juste un vulgaire pistoletage de fausse (nacre) opaline, Bienvenue dans le monde merveilleux du luxe et ses fossoyeurs.

FM