VUITTON SHANGHAI CHINA

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Louis Vuitton a présenté la Collection Femme Pre-Fall 2024 de Nicolas Ghesquière au Long Museum West Bund à Shanghai. Sun Yitian, une artiste basée à Pékin connue pour ses peintures d’animaux de bouées pour enfants a été présentée à Ghesquière et celui-ci a voulu faire une collaboration avec elle.

Notre couturier a préféré choisir pour sa collection des animaux de l’artiste chinoise qui comprenait un lapin rose, un canard jaune, un chien tacheté, un léopard, un cygne, une sorte de copie des Manga japonais. De toute façon, les Chinois ne sont pas à une copie de plus.

Dans son livre de chinoiserie, Ghesquière propose des robes bulles, des vestes en cuir aux épaules exagérément larges et des manteaux sportifs devenus ses codes familiers. S’inspirant aussi des 50 nuances de noir qu’il a vues dans les rues de Chengdu, la capitale de la province du « Si CHIANT » ou Sichuan, c’est selon. Ghesquière a recréé la dame de Shanghai avec un blouson de motard à larges épaules associé à des leggings noirs ; un risque en Chine où l’on enferme les opposants pour moins que cela.

Chez Vuitton, les invités sont tous des artistes, parmi lesquels nous reconnaîtrons Cate Blanchett, Jennifer Connelly, Regina King, Jackson Wang, Liu Yifei et Zhou Dongyu. Le lieu choisi de Shanghai montre la profonde amitié de la marque pour la culture chinoise, mais cela réaffirme également que la mode et le luxe n’ont pas vraiment d’odeur. Entre la terreur sur les Ouïgours et la répression, qui fait rage toute en douceur, la Chine continue sa besogne pour conquérir le monde. Sans odeur, en effet, et pour des parfumeurs cela semble toujours un peu étrange.

Nous nous sommes soudain trop approchés de quelque chose dont on nous tenait à une distance depuis longtemps, et dans le rongement insupportable, il faut se sentir part solidaire mais impuissant d’une beauté en train de mourir par la faute d’autrui. Solidaire dans sa poitrine et impuissant dans le mouvement de son esprit.

Si la Chine montre ce qu’elle donne, cela semble moindre que ce qu’elle cache, et la balance est pauvre et donc sans vertu. Reposoir d’obscurité sur la face trop offerte du luxe français, adieu la splendeur et le regard qui l’aima profondément à son début pour en étaler son fondement, ce qui me reste à vivre ne sera qu’un assaut dans ce frisson du vide et de la terreur.

FM