UN COUTURIER POÊTE

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Il disait « Je vis en Poésie » comme d’autres, et vivait en Franche Comté. Il ne disait pas « mon épouse », il disait « ma muse ». Il ne disait pas « Nantes, mais la ville du château des Ducs de Bretagne, ainsi que la ville qui était le lieu qui avait vu naître sa vocation poétique.

Son apparence, avec sa barbe à la Victor Hugo et ses cheveux flottant au vent, criait sa qualité de poète. Hélas ! Quand on ouvrait un de ses recueils, que ce soit Aubade au-badante ou Egérie égérienne, on se rendait vite à l’évidence que s’il pensait qu’il avait le virus de la poésie dans le sang, il était asymptomatique.

À l’entrée du labyrinthe des mots, il marqua un temps d’arrêt, pris d’hésitation. Il régnait à l’intérieur une obscurité de catacombe, et des profondeurs d’où montait l’écho d’un affrontement ; là-bas, très loin, faisait rage un combat effroyable entre des forces inconnues. Il inspira profondément, serra bien fort la bougie qui serait sa seule source de lumière. Puis, courageusement, son psychanalyste s’enfonça dans le labyrinthe psychique du poète, pour un voyage qui s’avérera insondable.

FM

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