MORT DE LA HAUTE COUCHURE

FHCM

Charles de « Vile-brode-rien », imperméable au génie, vient de mettre un point définitif au monde de la Haute Couture avec ses robes en mousseline laissées à l’abandon, sans ourlet ni finition, sur le corps d’une jouvencelle qui porterait une serpillière mal dégrossie. Voilà donc la clôture de la Fashion Week Haute Couture de Paris, qui s’arrête sur un bilan bien pauvre où seules quelques maisons ont présenté de vraies robes de la Haute d’Antan et dans les règles de l’art, si ces règles existent encore – véritablement à en douter –  car la plupart se contente de quelques robes de prêt-à-porter serties de Sequin pour Bimbos vivant à Super-Mumbaï.

Ainsi, la Chambre des compromissions, en acceptant ce petit utéro-ovarien, vient de mettre la clé sous la porte d’une organisation centenaire, et seul Chanel, ayant racheté Lesage, Lemarié et les métiers d’art tout entier, permet au groupe des deux frères, fous de Yearlings, de réaliser de la Haute Couture, même si celle-ci n’est pas vraiment créative.

La Haute Couture est morte, vive la Haute Couture ! On disait déjà cela du temps de Georges Pompidou quand celui-ci déclamait, normalien oblige, : « la France du champagne et de la Haute Couture est morte » devant un président des métiers d’art, Jacques Mouclier, tout éberlué d’une imbécilité pareille d’un homme cultivé, au demeurant, qui venait maladroitement de jeter toute une profession aux latrines. Alors, qu’aujourd’hui il est  devenu impossible pour les douanes de reconnaître le vrai du faux Birkin ! Quand une profession en arrive à ce point, elle n’a plus aucune légitimité de vendre un sac dit « de luxe ».

Mais, tout va bien braves gens, dormez sur vos deux portefeuilles, car même si vous essayez de ruiner l’homme le plus riche du monde, il ne pourra pas se payer ma tronche. C’est au pied du million que l’on reconnaît les cons, mais c’est au pied du milliard que l’on reconnaît les charognards, et finalement, c’est  au pied des émeutiers que l’on reconnaît leurs héritiers

La Haute Couture passe aujourd’hui par quelques croquis de l’enfer sur un trône splendide, une machine à coudre avec une bouche surmontée d’une moustache de serpent, comme si un aérolite serait tombé sur le chapeau du Marant, et que celle-ci n’ait pas pu faire exploser son égo, pour des productions, que toute la mode pourra copier, un prêt-à-porter qui n’est même plus du luxe. C’est un grand art de vendre du vent !

La Haute Couture passe de vie à trépas ; précurseurs de rêves qui jouent aux dominos sur les ruines qu’a fabriqué sa propre instance dirigeante, transformant la scène en bazar mobile, assis sur un pot de chambre, invitant des monstres botoxés dans les ateliers de brocanteurs pour glorifier leur divinité des divinités, Héphaïstos le Dieu difforme de la mythologie grecque.

Ils sont comme ces entrepreneurs de maçonnerie, écrasés par leur bâtisse, à demi noyés par leur ombre, et l’on peut apercevoir sur leur poitrine le mot suivant : fatalité. Car, en plus, ils sont le contraire de la Haute Couture, d’un ennui du plus profond, de cet ennui du paresseux, qui attend toujours que le plaisir leur vienne comme par magie, alors qu’il suffirait d’aller le chercher. Comme quoi, bien mal, « Haïki » ne profite jamais.

FM

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