LE POUVOIR DE RECEVOIR

FHCM

Le XVI siècle est une époque qui avait compris le plaisir du service à la française, sorte de rituel orchestré qui déterminait de façon très exacte à la fois de l’ordre des services et de la disposition symétrique des plats qui occupaient une place précise. On jugeait de la qualité du banquet à la fois à la manière dont s’accordaient entre eux les plats d’un même service et du service lui- même, c’est-à-dire de la disposition géométrique des plats sur la table, la porcelaine des manufactures royales et la verrerie en cristal des Cristalleries Royales de Champagne qui réalisaient entre autres les miroirs du palais de Versailles.

C’est un univers un peu obscur pour les jeunes d’aujourd’hui qui mangent dans les services de chez Habitat et habite chez Ikea. Ils n’ont aucune notion du savoir recevoir parce que l’Art de bien traiter comporte autant d’astuces pour recevoir correctement que de recettes, car au XVIème siècle on considérait que recevoir était un art.

Moralité tous les verres en cristal de chez Daume, Lalique ou Baccarat, ainsi que les services de table de chez Haviland son relégués au fond des placards, car quand vous recevez des humains de contrefaçon ces derniers cognent les verres et n’ont aucune idée qu’ils ont dans les mains un verre qui a subi plusieurs taillages et polissages d’une valeur de plus de 600€. Ils viennent à foison vous les cogner pour trinquer plus que de raison.

Sachez-le : on ne cogne pas un verre en cristal même à cette époque lointaine. Les dîners sont maintenant terminés. Bien sûr, seuls restent quelques convives qui ont les mêmes services chez eux et avec qui on organise des petits dîners en catimini avec tous les apparats du luxe. Pour les bimbos de service, catimini n’est ni une voiture italienne ni un service de table.

FM

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