FRANZ LISZT LE PREMIER SUBTIL BIEBER

FHCM

Vers 1835, Franz Liszt est une grande vedette et l’on parle de lui à travers toute l’Europe. Quand le pianiste arrive dans une ville pour donner un spectacle de ces géniales interprétations, les foules se massent sur son passage, des jeunes filles crient ou se pâment en lui jetant des fleurs, et l’attendent dans la rue en bas de son hôtel ou l’appartement qu’il empreinte à des amis.

« Connu comme le Houblon », les fans cherchent des reliques : une mèche de cheveux, un mégot jeté par la fenêtre d’une calèche, un verre sur lequel il aurait posé ses lèvres… Pour satisfaire son public, Liszt invente des auditions d’un style nouveau. Il se met en scène seul avec son piano, sans orchestre et sans chanteur. Le concert, c’est moi explique-t-il. Mais, comment qualifier cette formule, alors inspirée par l’anglais ? Le mot « récital », qui signifie déclamation ou récitation, s’imposera à lui .

Visitant l’académie du « commun des immortels », Franz Litz crée en français le terme de récital : spectacle musical donné pas un seul artiste. Un mot qui ne quittera plus ni le langage ni la scène. Pour trouver d’autres mots inédits, il faut descendre dans les bas-fonds là où les voleurs et les filles de peu s’expriment en argot, un langage de reconnaissance auquel les honnêtes gens ne comprennent rien. Mais, en 1838 François Vidocq publie une nouvelle édition de ses mémoires en y joignant un glossaire de l’argot de la cour des miracles.

« Dans le pieu de la piaule où je mate une frimousse, c’est le moutard du rupin à la belle toquante ». Il est inutile de traduire, vous aurez tous compris de quoi il s’agit. En 1852, un coup d’état balaie la République et instaure le 2ème Empire, curieux siècle qui aura vu au final trois rois, trois républiques et deux empereurs, dirigé par des banquiers qui ont « pognon sur rue ».

Finalement, entre les seigneurs du luxe, les rois de la magouille, et les empereurs du pire, le monde n’a pas beaucoup changé. Tous avatar suprême et définitif du cabotinisme de la fin des fins. Certes les groupies étaient moins vulgaires. Finalement la vie m’a appris qu’il y a deux choses dont on peut très bien se passer, les conseils d’administration et la prostate, « Pet à mon âme. »

FM

Laisser un commentaire