MARGIELA PAR GALIANO

FHCM

Un souffle magique a circulé, avant-hier, parmi les invités qui se faisaient face, pour une démonstration grandiose mais non-outrageuse, et légèrement ludique, un équilibre qui s’esquisse en même temps qu’une évolution qui se façonne avec son histoire. Voilà un créateur, un de plus mis au banc des accusés, un créateur qui l’a toujours été et qui le restera, John Galliano le prince de la couture celui qui, finalement, ressemble le plus à Karl Lagerfeld. Pleins feux sur le vêtement, qui n’est pas qu’un produit de consommation valable une saison, mais qui est une histoire, une vie, une évolution, et surtout une rédemption.

Une collection qui est la plus belle, la plus snob, la plus intello, la plus radicale, la plus influente, la plus importable aussi, mais surtout la plus désirable… Une radicalité qui rappelle celle de l’écrivain Jack Kerouac, et finalement, l’ex-pariât de la mode qui passe chez Margiela pour une greffe qui est prise, en laissant au passage les interrogations que laissaient planer ces messieurs de la famille, des institutions de la mode.

Adepte de la récupération, du bricolage et du recyclage, bien avant l’heure, nous nous souvenons de sa collection chez Dior et des sacs poubelles, terriblement ingénieux. C’est bluffant, souvent stupéfiant, et il y a de l’humour, du Dadaïsme dans les détournements de Galliano où la fripe se fait « arty », poétique aussi, empreinte de vécu et remasterisée avec une maîtrise de la technique qui se révèle sous nos yeux.

John joue les faux Punks et le concept du paupérisme, mais aussi délibérément théâtral. Un doigt d’honneur à l’univers de la mode qui veut être beaucoup plus classique et conformiste que quelques excentricités deci delà pourraient le laisser supposer, un pied de nez, un doigt d’honneur, à un milieu engoncé, mieux, une invitation à réinventer le monde de Tolède, celui-là même qui l’a supprimé de la scène médiatique de la Fashion plutôt que de le faire soigner.

Galliano est sans conteste l’un des créateurs de mode qui est le seul avec une équivalence historique, le maître de Granville, Christian Dior, la poésie brute, qui envoie valser la niaiserie.

FM

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