SOUS L’OMBRE DU DRAGON CHINOIS LA MODE E.U. SE PLIE

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La Chine triomphante n’achète plus des marchés, mais des pays et désormais des créateurs ? Shanghai Fashion Week a une fois de plus concentré les regards de l’industrie mondiale. Acheteurs, investisseurs, influenceurs : tous s’y pressent pour capter le souffle du “New Chinese Style”, ce mélange habile de nostalgie et de modernité qui séduit les nouvelles générations. Mais, derrière le vernis esthétique, une question s’impose : la Chine se contente-t-elle encore de vendre ses produits ou est-elle en train d’acheter le monde, pièce par pièce, culture après culture, secteur par secteur ?

Car l’empire du milieu ne se limite plus à produire, il absorbe, recrute, rachète. Et le dernier symbole en date, c’est l’arrivée de Kim Jones, ex-directeur artistique de la Maison Dior Homme, à la tête de Bosideng, maison chinoise du luxe. Un geste spectaculaire, à la fois stratégique et symbolique, qui consacre la puissance d’attraction de l’empire de l’est, jadis exportatrice de main d’œuvre, la Chine devient importatrice de prestige. Elle ne copie plus, elle s’approprie.

Derrière cette conquête culturelle s’avance une machine étatique, méthodique, dopée à la performance et aux ambitions géopolitiques. Les produits “Made in China” ne cherchent plus seulement à inonder les marchés : ils colonisent les imaginaires. Le soft power passe désormais par la mode, le design, la création qui étaient des secteurs longtemps dominés par l’Occident.

Pendant que les consommateurs chinois privilégient les textures apaisantes et les tons feutrés, leur industrie, elle, avance à pas de géant. Ce contraste dit tout : la sérénité en surface, la stratégie en profondeur.

Alors, que se joue-t-il vraiment ? Une renaissance culturelle ou une mainmise programmée ? Quand la Chine achète Kim Jones, c’est bien plus qu’un contrat de mode : c’est un manifeste. Un message adressé au monde entier, celui d’une puissance qui ne vend plus des vêtements, mais qui poursuit le rêve de s’approprier le monde à travers sa vision.

FM