DURAN LANTINK LE FASTE DES MÉDIOCRES

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En découvrant la première collection de Duran Lantink pour Jean Paul Gaultier, je me suis senti, je l’avoue étrangement désemparé. Ce dimanche 5 octobre 2025, dans le tumulte feutré du défilé, le créateur néerlandais, sorti de l’anonymat en 2018 grâce à Janelle Monáe et son pantalon audacieux évoquant la nymphe d’une femme dans le clip Pynk, avait provoqué déjà l’indignation.

Je n’ignore pas que le monde de la mode aime le scandale et le jeu des provocations qui poète plus haut que son luth. Mais, cette première collection, sous la bannière de la marque Gaultier, n’atteint ni la hauteur des attentes, ni celle de l’élégance subtile qui fait le charme de ce métier. Elle apparaît, hélas, grossière, presque inconséquente, c’est le défilé des médiocres et des abjects que le fromage de notre décadence a spontanément enfanté pour l’inexorable décoration du sens esthétique.

Je me souviens pourtant de ces collections où l’audace se mêlait à l’esprit ludique, où le vêtement devenait célébration et poésie. Ici, rien de tout cela. Ce défilé, censé ouvrir un nouveau chapitre, semble ignorer la créativité, le savoir-faire et, paradoxalement, l’audace elle-même.

Puis, il y a cette complaisance des Bimbos, éclatante et triste à la fois par leur pauvreté intellectuelle, qui met en lumière les faiblesses d’une industrie incapable de reconnaître l’erreur, d’avouer l’échec, de mesurer le vertige de la déception. Comme toujours, la mode est plus indulgente envers les apparences qu’envers la vérité.

FM