LE COURRIER DES CONCIERGES
Madame,
Vous faites partie de cette engeance braillarde que je nomme, faute de mieux, les clabaudeuses : vous éructez plus que vous ne parlez, et chaque phrase, que vous tentez d’accoucher, ressemble à une fausse couche syntaxique des concierges d’hôtel. Pour des gens qui se drapent dans la « culture », votre rapport à la langue tient du massacre à la tronçonneuse.
Le clabaudage est chez vous une seconde nature : à peine a-t-on esquissé un désaccord que vous dégoupillez le mot « misogyne » comme une grenade grammaticale, avec l’élégance d’un sanglier ivre. Votre métier relève du charabia ubuesque : « Formatrice en Sublimation de l’Expérience Client »… on croirait lire le CV d’un hologramme conçu par un logiciel de bullshit corporate.
Vous êtes de ces charognardes du verbe, qui se ruent sur les dépouilles de ceux qui créent vraiment. Comme les chacals des conférences posthumes, vous vivez des restes des lions. Et quand, dans un élan tragique, vous tentez le chant du cygne, c’est un coin-coin de basse-cour qu’on entend.
Vous incarnez à merveille le syndrome d’Icare contemporain : les ailes gonflées par le vent tiède du buzz, pour grimper à deux mètres et retomber assise dans la poussière de vos certitudes. Et vous appelez cela « engagement ».
Salutations glacées,
FM
Qu’il est méchant et déconnecté ce texte. De quoi je me mêle ? Et quelle misogynie 😫
Sayô JUHENS