BEDFORD UN BACON BLUFF BURGER

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Sorte d’entrepôts réhabilités d’artistes torturés, ou food trucks bio-végan-gluten-free à toutes les sauces, et bien maintenant, son pâle ersatz niché en plein cœur de Paname, le « Bedford Brooklyn Diner ». Rien que le nom sonne comme un épisode de série B de clients cocaïnés à Netflix. Et une fois, la porte passée, on est censé être transporté outre-Atlantique, mais seulement pour ceux qui n’ont jamais visité la grosse pomme. En vérité, on atterrit dans un décor vintage, acheté probablement par lot chez Gifi, spécial “Années 50 en plastique”. L’ambiance se veut chaleureuse, mais elle oscille plutôt entre la cantine de lycée et la salle d’attente d’un salon de coiffure de « vile tanneuse »  sur une banquette du métro des années 1950.

Quant à l’odeur de burger censée nous “chatouiller les narines”, c’est surtout la friture stagnante dans l’air, celle qui s’incruste dans les vêtements comme un souvenir honteux d’un mauvais Kebab à 3h du matin. La viande d’Aubrac est peut-être d’origine France, mais elle est traitée avec autant de respect qu’un tofu dans un barbecue Texan : noyée sous des sauces sucrées-épicées-mangue-basilic-ketchup à réveiller les morts, et mes papilles, hélas, n’y ont pas survécu.

La carte ? Une succession de clichés : un “Chuck Norris” pour les amateurs de sensations fortes et un coup de pied dans le ventre, sans doute parce qu’il provoque une attaque intestinale en moins de deux heures. Le « Chicken Burger » sur “lit de parmesan/oignons” est plus proche d’un sommier IKEA que d’un plat gastronomique.

Les jus “fraîchement pressés” sont, sans conteste, le plus grand acte de magie : faire croire à du frais avec du tiède, faire une boisson digne de la mode de Jacquemus, vraiment décevant. Et ne parlons pas des tapas et bagels, aussi authentiques qu’un croissant rassis à l’odeur des filles de la Goutte d’Or après une centaine de clients.

Mais attention, “bonne adresse à noter dans votre agenda ! pour ne surtout pas y aller ». L’expérience “Brooklyn” du « Bedford Diner », c’est un peu comme écouter du jazz dans un centre commercial, une illusion qui fatigue plus qu’elle ne séduit.

FM