FERRARI HYPERSAIL FAIT VOLER LE BON SENS
On connaissait Ferrari pour ses bolides hurlants, ses millionnaires capillotractés et ses options cuir plus chères qu’un studio à Paris. On les découvre désormais concepteurs de voiliers futuristes, preuve qu’à Maranello, il semble qu’ils connaissent l’expression « avoir le pied marin ».
Baptisé Hypersail, parce que « Gondole Turbo » faisait trop local, ce monocoque de 30 mètres est présenté comme un concentré de technologie, d’énergie renouvelable et de mégalomanie bien huilée. Le bateau est conçu pour « voler au-dessus des vagues » grâce à des foils. À ce stade, on ne sait plus s’il s’agit d’un voilier, d’un drone de luxe ou du prototype d’un Pokémon aquatique.
Sous le capot (enfin, sous la bôme), on retrouve 90 % de pièces issues des Ferrari de route. La barre franche est donc probablement en Alcantara, les winchs dotés de freins Brembo, et le GPS remplacé par une carte des concessions Ferrari les plus proches. Un ingénieur, croisé en train de mâcher du parmesan sous LSD, nous résume le projet : « C’est une Formule 1, mais qui flotte, vole et parfois décide toute seule d’aller à Ibiza. »
Propulsé par le vent et le solaire, le Hypersail se refuse catégoriquement à tout carburant fossile, sauf bien sûr pour le jet privé qui transportera les propriétaires sur le port. Ferrari promet zéro émission de carbone, si l’on exclut les vapeurs d’ego qui émanent des ponts supérieurs.
Des experts de renom comme Giovanni Soldini et Guillaume Verdier (architecte naval dont les maquettes coûtent le PIB du Liechtenstein) ont été embarqués dans cette galère high-tech, sûrement contre leur gré.
Ferrari sur mer : ou comment noyer ses doutes dans un océan de ridicule ? La première mise à l’eau est prévue dès que quelqu’un aura réussi à expliquer à un ingénieur Ferrari que sur un bateau, on ne met pas de clignotant. En attendant, les poissons rigolent encore et les milliardaires ne « seichent » pas.
FM