COUTURE FAUST ET VALENTINO

FHCM

La nuit se répand sur les quais de Seine dans l’ombre tranquille, là où le public attend dans le froid du soir, laisse entendre quelques soupirs au souvenir de l’été. Le jour, qui s’achève, promet un impénétrable rêve, sur fond de porche obscurci par les lanternes à peine luisante. Il sort une tiède buée de l’étable à bimbos assises sur le « front raw », là où les bêtes de scène et leurs rituels font vrombir les déclencheurs des Iphones sur le ciel gris du restaurant le Faust.

C’est l’heure de la veillée, là où le vent limpide de l’ignorance apporte au loin l’enivrante arôme de la Haute Couture Italienne aux demi-mondaines. Et comme un grand bourdonnement que jetterait un essaim, la couture de Pierpaolo passe au travers des murs de granit de Paname, qui plonge notre être dans un mystérieux émoi où les ombres apparaissent comme une caresse faisant gémir les cœurs.

Piccioli, le magnifique qui dévoile sa collection Haute Couture de printemps dans une boîte de nuit noire pour mieux la faire rayonner. Et devant des invités comme Anne Hathaway qui ne s’habille plus en Prada depuis longtemps, des centaines de spectateurs se sont massés sur le pont Alexandre III pour suivre en direct la présentation, tandis que la Tour Eiffel brille à l’arrière-plan dans le ciel brumeux. Vite, soufflons la lampe, afin de nous cacher dans les ténèbres (aurait dit Baudelaire), à ce moment.

Extravagance de glamour, écoulement progressif des méandres alternatif de l’usure d’hier et d’aujourd’hui, pour une nouvelle manière, pleine d’humanité et de personnalités. Un festival de couleurs et d’embellissements qui oscillait entre le sublime de la vieille école, inspiré par les créations exubérantes du fondateur Valentino Garavani.

Effets métalliques qui dominent, et manteau d’homme à paillettes argentées, porté sur une chemise ouverte et un short noir, à la broderie argentée ajourée sur une robe bustier portée par Kristen McMenamy, qui a jeté ses talons dans la foule après avoir fait une chute sur le podium.

Des heures de travail minutieux, pour une robe en tulle vert pâle garnie de milliers de plumes, tandis qu’une robe de bal à volants était faite de 320 mètres de taffetas violet, nécessitant près de 1 000 heures de couture. Le spectacle de la mode était là, d’un triomphe déjà annoncé pour un final, sur le bord de l’émoi, où coule la Seine et nos amours reviennent.

FM

 

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