LES BAS DE LOUIS XIV

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Sous Louis XIV, le bas (ou « chaussette » longue, mais en soie !) n’était pas un simple accessoire : c’était un symbole de noblesse et de raffinement, au même titre que la perruque, le jabot ou les talons rouges. Les bas étaient faits de soie fine, souvent importée d’Italie ou de Lyon, la grande capitale de la soierie française. On les tricotait parfois à la main, parfois à la machine, car la machine à tricoter (inventée par William Lee à la fin du XVIᵉ siècle) commençait déjà à se répandre.

Ils montaient jusqu’au-dessus du genou, de temps en temps presque jusqu’à la mi-cuisse, et étaient retenus par des jarretières ornées de rubans et de nœuds. Les plus coquets faisaient même broder leurs bas : petits motifs, fils d’or, dentelles… Rien n’était trop beau pour mettre en valeur la jambe.

Le beau mollet ! C’était une véritable arme de séduction. Les hommes de cour, très attentifs à leur silhouette, cultivaient ce galbe avec autant d’ardeur que les dames le faisaient pour leur teint. On disait d’un gentilhomme élégant qu’il avait “le mollet bien tourné”, et certains allaient jusqu’à bourrer leurs bas de coton pour accentuer la courbe s’ils étaient trop maigres.

Louis XIV, lui-même grand danseur et amoureux des arts du corps, avait de magnifiques jambes, qu’il aimait exhiber dans ses habits de ballet et ses tenues de cour : culottes courtes, rubans, talons rouges et bas étincelants. Les portraits officiels le montrent d’ailleurs souvent jambe en avant, comme pour souligner ce fameux mollet royal.

FM