LA MODE SE CONJUGUE AU MASCULIN

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C’est un aveuglement stratégique dans la séance des chaises musicales qui se terminent presque systématiquement avec des hommes à tous les postes clés de la mode et du luxe. À une époque où le secteur a un besoin criant de renouveau et d’innovation, il continue pourtant de recycler les mêmes profils, comme si la créativité se limitait à un petit cercle masculin bien établi de certains lobbys. Ce choix n’est pas seulement révélateur d’un problème de représentation, c’est une erreur de jugement majeur.

Comment ces marques peuvent-elles prétendre comprendre une clientèle essentiellement féminine, tout en confiant systématiquement les rênes créatives à des hommes ? Ce décalage flagrant n’est pas anecdotique, il trahit une incapacité structurelle à lire l’époque et à comprendre les attentes du marché.

Les grandes maisons viennent de boucler un remaniement de leurs directions artistiques, Jonathan Anderson s’empare de l’ensemble des lignes de Christian Dior Couture pour un concentré de pouvoir entre les mains d’un seul homme. Pendant ce temps, la représentation féminine, au plus haut niveau des instances créatives, s’effondre, sans que cela semble inquiéter ceux qui définissent la stratégie.

Cette approche monolithique n’est pas seulement injuste, elle est stratégiquement suicidaire. Ce que ces marques paraissent ignorer, c’est que la véritable innovation naît de la diversité des perspectives. Ce n’est pas un slogan, c’est une réalité économique, plus une marque écoute, plus elle anticipe.

Le luxe de demain ne sera pas réservé aux maisons qui suivent les tendances, mais à celles qui comprennent profondément leurs clientes. Et cela commence par un leadership qui leur ressemble. Refuser cette évolution, c’est prendre le risque, non pas de rater une tendance, mais de perdre une génération entière de consommateurs.

FM