COLLECTION WESTWOODIENNE DE PAUL BERT

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Peut-être par pure coïncidence ou par une ironie cosmique dont seule la mode a le secret, Andreas Kronthaler ouvrait récemment les portes de sa maison de Clapham, celle qu’il partageait jadis avec la vieille déjantée Vivienne Westwood. Entre deux tasses de thé et un plaid élimé, il confiait au magazine qu’il vivait selon l’ethos Westwoodien : “Achetez moins, achetez mieux, faire réparer, mais surtout, utilisez un jeune tout neuf comme god Boy”

Un créneau écologique que l’on pourrait saluer s’il n’était pas crié à coups de trenchs transparents et de micro-shorts léopard taillés pour une Néandertal partie ou « rave party », c’est selon…  Ainsi, sous la coupole de ce lieu historique, la nouvelle collection ressuscite l’esprit punk de Vivienne, mais version “brocante chic post-mortem; sous kétamine”.

Kronthaler raconte s’être inspiré de vieux rideaux italiens trouvés sur les marchés. Et effectivement, tout y est : les drapés de grand-mère, les franges de salon 70’s, les tissus, qu’on aurait jurés, tirés du buffet d’une trattoria oubliée. “Rien n’a été gaspillé”, assure-t-il fièrement. C’est vrai : même les napperons de grand-mère ont été sauvés.

“L’essentiel était que tout paraisse simple et usé… ni vieux ni neuf”, explique-t-il encore. Mission accomplie : on ne sait plus très bien si les vêtements sortent d’un vide-grenier caritatif pour Boris Johnson ou d’une vieille malle Vuitton fabriquée par les chinois.

En sorte, une collection à mi-chemin entre la performance conceptuelle et du grand n’importe quoi assumé, mais avec cette poésie absurde propre à l’héritage Westwood ; celle qui faisait rimer provocation et panache. Sauf qu’ici, la flamme punk semble s’être changée en feu de cheminée : ça crépite encore, mais ça sent un peu la naphtaline.

FM