TOUJOURS TRAHIT PAR LES SHEIN

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Shein aux Galeries Lafayette ! Eh bien oui, pourquoi pas ? Quand on en est arrivé à transformer une ex-secrétaire en “influenceuse de mode”  une personne qui n’a jamais mis un pied dans un atelier ni touché un patron de couture, pourquoi s’arrêter là ? Après tout, dans cette mascarade, chacun peut jouer à la mode comme on joue à la marchande. Plus besoin de métier, plus besoin de savoir, plus besoin de tradition : il suffit d’un badge et d’un compte Instagram.

Et pendant qu’on applaudit cette farce, on oublie les machines du groupe Boussac Saint Frères, fleuron industriel français charcuté par des hommes d’affaires pour partir en Chine en cadeau ! On a donné au pays le plus vorace de la planète les armes pour dévorer l’industrie que la France avait inventée. La “mécanique chinoise” est en marche : froide, méthodique, implacable. Et la France regarde ailleurs, scandalisée par des détails, mais incapable de se battre là où le combat est réel.

Alors surgit monsieur « Riz Volant », président de la Chambre. Il s’indigne, tape du poing, désigne des coupables, mais contre qui crie-t-il ? Contre les influenceuses de pacotille ? Contre des groupes multimilliardaires qu’il sait intouchables ? Il se trompe de cible. Ce n’est pas un président, c’est un Don Quichotte qui combat des moulins à vent pendant que les vêtements nous reviennent par containers en boomerang de Shanghai.

Car le vrai scandale n’est pas là. Le juste scandale, c’est que les jeunes créateurs français n’ont nulle part où montrer leur talent. Les écoles regorgent de génies, de mains habiles, d’imaginaires flamboyants. Mais où exposer ? Où vendre ? Les boutiques appartiennent aux géants, les concours sont réservés aux grandes marques, les vitrines sont verrouillées. Résultat : toute une génération s’écrase contre des portes closes, pendant qu’on répète les mêmes formules éculées au nom de la “protection” de la profession.

Mais protéger quoi, exactement ? Une vitrine vide ? Une tradition qu’on brade à Pékin ? Une élite qui n’ose plus rien inventer ? Il suffirait pourtant d’un geste simple : que la mairie de Paris ouvre, sans condition, ses boutiques aux jeunes créateurs pour donner une chance aux talents d’éclore, plutôt que de les étouffer sous les discours creux.

La vérité, c’est que la France a troqué son audace contre de la bureaucratie et ses machines contre des devises chinoises. Pendant que Pékin avance en bulldozer, nous jouons à l’influence et aux postures de courtisans. Un pays, qui a inventé la mode, ne devrait pas la mendier, il devrait être plus créatif que de hurler au loup.

FM