DGENA DM SACRA NOVA

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Cette collection est née d’un serment secret entre le faste d’hier et la vigueur d’aujourd’hui (nous dit la créatrice). Aux splendeurs de la cour de France, celle-ci a emprunté les fastes, les brocarts, les galons solennels, ainsi que les croix radieuses ; mais loin de les laisser dormir dans la poussière des palais, elle les a dressés face à l’élan sauvage de notre siècle, pour qu’ils s’affrontent et se fécondent dans une étreinte éclatante.

Chaque vêtement est une cuirasse ardente : il protège, il pare, il proclame. C’est un langage muet qui franchit les siècles, une grammaire de drapés et de symboles qui s’adresse aux âmes inquiètes. Elle a façonné ces armures avec des étoffes régénérées, des coupes fières, des signes taillés comme des prières, interrogeant l’homme sur son temps, son identité, sa quête spirituelle, au cœur d’un monde battu par la tempête.

Trois souffles président à cet édifice : la quête de l’invisible, la défense des siens, l’élan du combat. Trois forces immémoriales, gravées dans l’âme humaine depuis l’aube, qu’elle a traduite en silhouettes, en icônes, en attitudes qui se dressent comme des statues de chair dans le fracas du présent.

La croix est son flambeau. Non point comme marque d’un dogme, mais comme un signe aux hommes. Elle est orientation, elle est verticalité de l’horizon. Des anciens peuples aux voyageurs modernes, elle guide l’esprit dans la nuit. Elle proclame sa foi intime : ne jamais se livrer aux modes passagères, mais toujours marcher vers la juste direction.

« Le XXIᵉ siècle sera religieux ou ne le sera pas » : cette voix de Malraux la poursuit et lui ordonne de rendre à la création son feu sacré, de la soustraire au vacarme marchand pour la rétablir dans son rôle d’oracle.

Le Louvre, choisi pour temple, ne lui a point été indifférent. Ses colonnades, ses voûtes, ses perspectives infinies sont devenues nefs et sanctuaires, où ses visions passent comme des processions : mémoire et modernité s’y embrassent à l’ombre des pierres éternelles.

Ainsi défilent, dans la lumière des siècles, les robes sculptées comme des statues, les vestes hiératiques, les croix étincelantes, les plumes d’or qui battent comme des ailes. Chaque vêtement est relique et manifeste : une offrande d’histoire transfigurée par le présent, un éclat puissant de résilience jeté au visage du chaos.

FM