GLAMPING DISNEYLAND POUR BOBOS

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Voici la misère dorée des riches qui veulent jouer aux pauvres, retour de la famille du seigneur des Arnault dans un immobilier plus soft ! Mais des toiles pour la fondation, pourquoi pas !

Autrefois, camper, c’était une punition, et seulement pour les ouvriers : monter sa tente sous la pluie, dormir sur des cailloux, cuire comme une sardine dans un duvet qui sentait la chaussette… Bref, un rite initiatique. Aujourd’hui, c’est devenu une activité de luxe pour urbains dépressifs en mal de “retour à la nature”… à condition que la nature serve le petit-déjeuner au lit.

Bienvenue dans l’ère du glamping « contraction du mot Glamour et Camping ». On vous vend de “l’authenticité”, mais à 600 balles la nuit, avec matelas king size et robinetterie italienne, du bois, oui, mais huilé aux antimoustiques et un feu de camp au bioéthanol avec le chant des oiseaux, réglé en Dolby Surround.

Le glamping, ce n’est pas la nature, c’est un décor de théâtre écolo-compatible, pour une yourte avec climatisation, une cabane avec jacuzzi, une bulle transparente où l’on respire “l’air pur”… filtré par Dyson. On appelle ça “se reconnecter à l’essentiel” : mais l’essentiel, apparemment, c’est une prise USB ou Wifi avec une bouteille de Ruinart bien fraîche. En fait, le glamping, c’est Disneyland pour bobos, car on vous fabrique une nature en kit, bien propre, sans boue, sans bestiole, sans imprévu, mais surtout : sans pauvre.

Alors oui, allons « Glamper ». C’est payer 800 € pour “dormir dehors”… à condition que “dehors” ait le chauffage au sol et le room service. Le prochain concept « Le SDFing de luxe : 1 500 € pour vivre comme un sans-abri, mais avec un plaid cachemire et une couverture Hermès, mais dans quel monde Vuitton !

FM