A MON FILS CE COLOSSE BIEN-AIMÉ
Bienvenue à mon fils, ce colosse de deux mètres sept, géant venu d’outre-Rhin, et pourtant si proche, si mien. Quand il franchit le seuil de la maison, c’est mon cœur qui s’éclaire : son rire éclabousse le domaine comme un soleil d’août, et ses dents, comme des touches de piano, font vaciller les femmes et chanceler les jeunes filles, il est comme un poème de Verlaine qui s’égare en sourires.
Le voilà pour dix jours, ici, en Bretagne, terre de vent et de granit, où les embruns savent dialoguer avec les âmes comme le faisait Chateaubriand. Nous marcherons ensemble entre plaisanteries et gestes tendres, de cette tendresse simple que Rimbaud aurait nommée « l’éternité retrouvée ».
Ô mon fils, ma joie, toi qui donnes à mes jours la fraîcheur des pages de Proust, quand l’enfance revient, parfumée de madeleine et d’embruns. Ta présence est une fête, un poème en chair, et je savoure, comme Hugo devant son océan, la grandeur fragile de nos dix prochains jours partagés.
FM