SOLFÉRINO DES GUERRES D’IDÉES AUX GUERRES DE NEZ
Chez Interparfums SA, on n’a pas froid aux narines. Après avoir fait rayonner les parfums de grandes maisons comme Van Cleef & Arpels ou Montblanc, voilà que la société s’apprête à lancer sa propre marque maison : Solférino Paris. Un nom évocateur qui fleure bon… la poudre, les négociations de couloir et le parquet ciré de la politique à l’ancienne.
Pourquoi Solférino ? Pour honorer son siège social, pardi ! Situé au 10 rue de Solférino, dans le très chic 7ᵉ arrondissement de Paris, le bâtiment, ex-fief du parti socialiste, est aujourd’hui aux mains d’un empire autrement conquérant : celui des effluves de luxe. Autrefois, on y menait la bataille des idées. Désormais, on y mène la bataille des notes olfactives, souvent plus subtiles (mais tout aussi clivantes).
Et quel hommage ! Avec Solférino Paris, Interparfums joue la carte de la mémoire et du chic. On ne sait pas encore si la fragrance de tête évoquera davantage la sueur d’un congrès socialiste sous 30°C ou l’ozone post-artillerie de la bataille de 1859 ; celle-là même où Napoléon III et les Sardes ont mis une raclée aux Autrichiens. Mais, dans tous les cas, il y aura de la sueur.
Le sol en damier noir et blanc de l’entrée évoque sans doute les dilemmes moraux de la gauche d’antan… ou simplement un chic italien très Versace. Lancement prévu pour bientôt, sous l’œil attentif de Benacin, PDG et nez stratégique d’Interparfums. Ce dernier aurait eu une révélation olfactive en foulant le marbre du hall : “J’ai senti quelque chose… une note de rédemption, un soupçon de révolution et un fond boisé de réalignement idéologique.” Cela ne s’invente pas : Solférino Paris, le seul parfum qui sent bon la guerre des sensibilités, c’est d’actualité… bonne chance à vous, et peut-être, nous verrons nous rue princesse à minuit.
FM