JACQUEMUS LA FORME DU VIDE
Jacquemus, dont un avenir incertain se dessine par un croquis maladroit d’un flacon de parfum à côté de quelques silhouettes griffonnées par d’autres. Bref, l’ébauche d’une collection à venir ou d’un adieu déguisé ? Ce n’est encore qu’un projet en gestation, cela suppute une fuite en avant, comme le succès à la Sagamore de Lancôme, le plus gros flop de L’Oréal et de l’industrie du parfum.
Sur des murs trop blancs, deux moodboards tentent de donner corps à une inspiration en perte de moufle, pardon de souffle. Une toile de Séraphine de Senlis y trône comme le dernier refuge artistique pour un coup de cœur d’un président autoproclamé qui marche sur un empire au vernis fragile. Espérons qu’il ne finira pas comme l’artiste de sa peinture, qui meurt de faim dans un hôpital psychiatrique.
À 35 ans, ce jeune papa de jumeaux, parle peu de ce parfum conçu avec L’Oréal, mais surtout par L’Oréal, son nouvel actionnaire depuis février. Un parfum comme une bouée de sauvetage quand une maison prend l’eau. Déjà, Pierre Bergé avait vendu son parfum Yves St Laurent, mais lui au moins pouvait vivre de la Haute couture de son compagnon.
En attendant, la réalisation de ce projet, le couple et les jumeaux iront probablement passer plusieurs semestres en Grèce à Mykonos, jusqu’à l’avènement de ce projet en 2026. Nonobstant, peut-être le chant du cygne d’une aventure dont l’éclat tenait plutôt au récit, plus qu’à la solidité de sa structure. Jacquemus, longtemps porté par une image, une posture, plus que par une vraie marque au sens fort, s’avance vers une transition floue, celle d’un nom dont la chute semblait inévitable, tant il n’a jamais vraiment su construire autre chose qu’un mirage.
FM