MARLY UN PONEY NAIN ROYALISSIME

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Le simple nom évoque immédiatement des images de Louis XIV en perruque poudrée, s’extasiant devant des fontaines à parfums tandis que son lévrier italien, Narcisse, trottine dans les salons saturés de jasmin, d’ambre gris et de snobisme triomphant.

Les parfums Marly sont l’incarnation même du carambouillage moderne déguisé en luxe. Derrière des flacons clinquants, vendus à plus de 270 euros l’unité, pour un produit sorti d’usine à 10 euros tout compris (matières premières, flaconnage, pistolage et emballage, conditionnement inclus). Tout est artificiel : la soi-disant inspiration tirée de la cour de Louis XIV pour une fable grossièrement cousue à la Seigneur des Arnault. Ici, on vend du rêve à ceux qui veulent y croire. Pas une goutte d’authenticité, uniquement du storytelling savamment huilé pour gonfler des marges indécentes et flatter un ego en mal de prestige. Chez Marly, on n’achète pas un parfum : on achète un mensonge soigneusement parfumé à l’illusion.

Parce que oui, Cher(e)s ami(e)s, sans le mauvais goût et le portefeuille élastique, que serait aujourd’hui l’élégance sans un petit flacon hors de prix, inspiré par des chevaux aux crinières plus soyeuses que celles des versaillaises moitié bimbos moitié crétines ? Non, vraiment, il faut saluer l’idée de créer des parfums pour bidochon frisé et teckel taché de « boue de la forêt de Marly » sentant la bouse de vache.

Mais, rendons hommage là où il se doit : les parfums de Marly ou l’art de ressusciter une époque où l’on se parfumait non pas pour séduire… mais pour survivre à la puanteur ambiante. Aujourd’hui, bien sûr, on fait un bond évolutif : on veut que tout sent tellement fort que même les mouches posent une réclamation.

En somme, à l’ère du parfum de niche (littéralement : niche pour chien), offrir à Médor sur la côte d’Azor, une senteur digne de la cour de France, c’est simplement reconnaître qu’il mérite lui aussi son moment de Versailles. Après tout, s’il doit vivre sa vie en laisse, autant le faire en grande pompe comme dirait Louboutin.

Dans certaines de ces maisons dites « de niche », on assiste à un spectacle presque surréaliste : des parfums, qui coûtent une blinde, censés évoquer « la moiteur boisée d’une écurie de Versailles au petit matin », mais qui sentent surtout « la salle de sport après zumba ».

Quant au vendeur… le pauvre. Formé à la va-vite, à coup de storytelling façon « Anatole Deibler « , obligé d’expliquer à un client dubitatif pourquoi il devrait acheter à ce prix, un parfum qui, objectivement, évoque davantage le shampoing sec pour poney que la grandeur de la cour de France. Il est vraiment à plaindre ! Et encore, il s’en sort très bien. Nonobstant, si vous voulez un parfum de niche, allez chez Roos & Roos, vous y trouverez de vrais parfums.

FM