QUAND BEZOS ÉPOUSE FRANKENSTEIN

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Bienvenue dans le mariage de l’Absurdie, dans un monde dans lequel le bon goût se cache derrière une colonne de  » marbre des Carpates « , le mariage de l’année ou plutôt, le cirque nuptial entre un milliardaire au sourire tête « Bona China » et une comtesse plus liftée qu’un treuil de chantier.

Jeff Bezos, l’homme le plus riche de la galaxie après le Seigneur des Arnault a décidé de dire « oui » à la comtesse Frankenstein, une créature de silicone et de secrets, mi-femme, mi-Photoshop vivant. Une union célébrée à Venise, car évidemment, quand on a assez d’argent pour acheter un pays, pourquoi ne pas commencer par louer une ville pour le week-end ?

La comtesse, dont le visage semble avoir été assemblé dans un atelier de tuning Chanel à Dubaï, est désormais à deux injections de botox d’atteindre le statut de sculpture contemporaine. On la compare souvent à la panthère des beaux quartiers, Jocelyn Wildenstein, mais cela serait encore lui faire injure. La comtesse est un chef-d’œuvre de l’excès, une œuvre d’art moderne que même Jeff Koons voudrait signer.

Une cérémonie sponsorisée par la dystopie, et la cérémonie grandiose, mais grotesque, sponsorisée par le maitre de la livraison à domicile. Des gondoles en fibre d’acteurs, des pigeons remplacés par des drones dorés, des vœux prononcés dans une chapelle privatisée où même le Christ paraitra détourner les yeux.

Les invités, un mélange douteux de fortunes digitales, d’influenceuses congelées, de crypto-aristocrates et d’ex-mannequins recyclés en tableaux vivants. On a même cru apercevoir un sosie de Karl Lagerfeld, ou peut-être était-ce juste une statue en sucre, à sucer exclusivement après le mariage seulement.

Ce mariage, c’est un peu comme si un livre de contes de fées avait été imprimé sur papier toilette. L’histoire d’amour laisse perplexe : passion authentique ou échange de bons procédés ? Elle offre son éternel sourire figé, lui son portefeuille intergalactique. Tout est bien qui finit (trop) bien. Finalement le ridicule ne tue pas, il se marie en Dior à Venise, dans un monde dans lequel l’excès est devenu la norme, un conte de « fait » sous acide, où la vérité est aussi gonflée que les egos de certain.

FM