LE BALTAR L’ART RETROUVÉ DES HALLES PARISIENNES

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Le Baltar, lové dans l’écrin chargé de mémoire des anciennes Halles de Paris, ne se contente pas d’être un restaurant, c’est une halte face à la fondation Pinault, sorte de refuge aux promeneurs contemporains dans le froid d’hiver encore étourdi par le tumulte de la ville après les fêtes de Noël.

J’y fus d’abord frappé, non pas par le lieu, mais par l’accueil : Une qualité rare, presque désarmante pour un restaurant parisien. Le personnel, attentif sans ostentation, nous reçut avec une bienveillance vraie, de celle qui ne surjoue pas mais s’offre. Un sourire sincère, un regard présent, et déjà, comme par une grâce silencieuse, le pain frais, la carafe d’eau et la carte reposaient sur la table, installés avant même que nous ayons pris possession de nos sièges. Il y avait là une forme d’hospitalité ancienne, presque oubliée, qui rappelle que le soin précède toujours le plaisir.

La salle s’ouvre sur les espaces verts voisins. Le petit parc attenant diffuse une paix inattendue : les feuillages immobiles, le murmure discret de la vie alentour, tout concourt à suspendre le temps. On ne déjeune plus tout à fait dans Paris, mais dans une parenthèse, une clairière urbaine, propice à la lenteur et à la conversation.

Le pain français, local, encore tiède, et le thon aux notes fruitées, accompagnaient mon mets avec une modestie savante. Chaque bouchée racontait le respect du produit, le choix patient, la confiance accordée à la simplicité. Au Baltar, on ne cherche pas à éblouir, on vous invite à rester avec les desserts, à écouter, à goûter, et certainement à se souvenir des brasseries d’antan.

FM