UNE HISTOIRE DE FLACONS

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Chez les égyptiens, l’art des odeurs s’exprime surtout pour honorer les Dieux, et le parfum se retrouve sous forme de pommades ou d’huiles. Tous ces produits sont stockés et conservés dans de grandes amphores ou de vases décorés en terre cuite. Les premiers flacons en verre apparaissent au XVème siècle av. J-C. Les grecs et les romains travaillent déjà le verre à l’aide de moule ou de presse.

Beaucoup moins austères, les futurs flacons se parent de toutes sortes de couleurs vives, de pierres plus ou moins précieuses, de décors très travaillés ou même de coquillages ! Le flacon de parfum devient un objet de décoration. En même temps, en Orient, les mélanges de résines et d’épices imprègnent les maisons en terre en se consumant dans les brûle-parfums.

De la Belle Epoque aux Années Folles, les parfumeurs s’intéressent de plus en plus aux emballages de leurs produits, en améliorant l’esthétique et en investissant rapidement l’univers de la mode et du luxe. La parfumerie devient alors un reflet des bouleversements sociaux et artistiques du temps. En 1900, les flacons sont le miroir d’une société en pleine transformation, l’Art nouveau révolutionne les arts décoratifs, les artistes s’inspirent du monde naturel et parent les conditionnements d’insectes, de batraciens, mais aussi de fleurs, de fruits et de plantes sauvages.

Dès 1910, un nouveau style émerge préférant la ligne à la courbe, ce sont les débuts de l’Art déco et des années folles. L’esthétique des flacons s’épure, repose sur des formes simples, mais les artistes continuent d’utiliser des matériaux nobles de l’époque précédente comme le cristal, la laque ou le bois précieux. Vers 1920, ce style s’épanouit, le voyage et l’exploration deviennent sources d’inspiration. Si Guerlain a marqué l’histoire de la parfumerie française, c’est aussi pour l’aspect visionnaire et ancré dans son époque des flacons de parfums. Des abeilles impériales à Shalimar, c’est la légende Guerlain qui s’est écrite sous nos yeux.

Par la suite qu’ils s’appellent Serge Mansau, Pierre Dinand, Demourgue, Restrepo… ils deviennent des créateurs de flacons, et c’est l’explosion de la profession qui, avec un outil industriel lourd, rivalise d’ingéniosité pour créer les flacons Mugler, Poison, Lolita Lempika, Lacoste, Kenzo, et bien d’autres. Aujourd’hui, la bouillotte de pharmacie serait l’image de notre époque, dirigée par des banquiers, et des anciens fabricants de flacons de glucose pour les hôpitaux. Un monde malade des grands lessiviers qui vont optimiser tout alors que le flacon comme le parfum doit d’abord appeler au rêve.

FM

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