LE LUXE EN QUÊTE D’ÉTERNITÉ

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D’après une étude récente, le groupe du Seigneur s’élève, tel un astre souverain, au sommet de la constellation du luxe cherchant à enlacer le monde de l’art. Dans son sillage, Kering s’avance avec gravité, suivi par Chanel, silhouette élégante dans cette danse silencieuse des géants du luxe Français.

Des cathédrales de pierre que l’on restaure, aux sanctuaires que sont les musées, des alliances tissées avec des artistes visionnaires ou des architectes bâtisseurs d’horizons, le groupe du seigneur orchestre un dialogue subtil entre création et pouvoir, encouragé par une fiscalité qui semble souffler dans ses voiles.

Mais, accomplir une telle quête dans un monde qui se fissure demande une adresse rare. D’où l’impérieuse nécessité d’investir des territoires dans lesquels les frontières se gomment : les arts, éclats d’éternité, et le sport, pulsation universelle.

Dans cette arène fragile, les grandes maisons sont les mieux armées pour transformer ces alliances en forces nouvelles : elles portent en elles le poids des héritages des pays qui les accueillent, la puissance des fortunes et l’art consommé sert à amplifier leur légende.

Les chiffres eux-mêmes deviennent presque mythologiques : près de 800 millions d’euros pour offrir au ciel parisien la Fondation Louis Vuitton, rêvée et façonnée par Frank Gehry ; 25 millions pour que le Colisée de Rome retrouve la splendeur de ses siècles glorieux sous l’égide de Tod’s.

Et puis, comme une miniature sacrée, ce Nano Speedy orné des visions hypnotiques de Yayoi Kusama, vendu 1 740 livres sterling, quand son double monogrammé n’en coûte que 1 260. Est-ce là un simple objet ? Ou bien l’esquisse d’une raison d’être suspendue entre commerce et transcendance ?

FM