LA NOSTALGIE INVOLONTAIRE DU DERNIER JACQUES MUMUSE
On aurait pu penser que l’éternel enfant chéri des concepts finirait par surprendre autrement qu’avec un déjà-vu. Mais non, il reprend inlassablement ses travers, et son dernier sac arrive comme un air de déjà-vu, et pas qu’un peu. À s’y méprendre, il ressemble furieusement au sac créé par la maison Monnier sortie en 2013 ; même silhouette et même esprit.
L’histoire de la mode est un palimpseste, tout le monde emprunte à tout le monde. Mais, il y a l’hommage subtil, l’écho discret, la référence intelligente… et puis, il y a le copier-coller enrobé aux accents provençaux, pris en photo au coucher du soleil, comme si la lumière dorée allait dissoudre les ressemblances.
Le pire, c’est la manière dont le discours marketing tente de faire passer ce sac pour une poésie, mais la poésie a ses limites qui passe par l’amnésie volontaire. Quand la mode recycle, elle brille; quand elle répète sans le dire, elle agace. Et avec ce sac, le provincial semble avoir confondu inspiration et imitation comme à son habitude. Et puis, espérons que ce dernier tienne mieux la route que le Chiquito, ce sac mignon « made in China » à en mourir, mais de très mauvaise qualité.
FM

