ENCORE UN HÉRITIER PARACHUTÉ AU SOMMET DU LUXE
Décidément, le monde du luxe français a la mémoire courte, ou plutôt, il n’a plus d’imagination. Après avoir imposé Pharrell Williams, éternel copieur promu gourou de la mode masculine chez Vuitton, voilà que surgit le fils de Will Smith, Jaden, bombardé directeur artistique chez Christian Louboutin pour la ligne masculine. Et tout le monde feint de s’étonner !
Fini le temps où les maisons parisiennes se nourrissaient d’une tradition, d’un savoir-faire jalousement transmis. Aujourd’hui, il suffit d’un nom célèbre, d’un pedigree hollywoodien et d’une garde-robe tapageuse pour se voir confier la création de collections censées incarner l’élégance française. On imagine déjà la recette : un patchwork d’influences copié sur Instagram, des slogans vides de sens, des campagnes qui confondent storytelling et karaoké visuel.
Louboutin, ce chausseur, qui avait su imposer sa semelle rouge comme une arme de désir, abandonne soudain le gouvernail de son navire masculin à un « icône » plus célèbre pour ses postures que pour une quelconque vision. Le luxe se prostitue désormais à la célébrité, en croyant acheter un supplément d’âme dans la confusion des genres.
Mais qu’on ne s’y trompe pas : cette mascarade ne fait qu’enterrer un peu plus la crédibilité d’un univers qui fut jadis celui de la rigueur et du style. Car à force de confier la mode aux fils et aux copieurs, Paris risque de ne plus être la capitale de la création, mais seulement le théâtre d’une grande comédie mondaine qui ne deviendra certainement pas humaine.
FM