VACCARELLO INVENTE LE K-WAY MONARCHIQUE
On croyait avoir tout vu sur les podiums, mais Vaccarello a débarqué avec ses vestes en cuir si massives qu’on aurait dit des chars d’assaut, ses chemisiers en popeline gonflés comme des baudruches républicaines, et ses bas nylon recyclés en robes « Belle Époque », roulables et pliables dans une pochette zippée, comme un vulgaire coupe-vent. Le K-Way aristocratique est né, vive la pluie, vive le nylon monarchique, vive St Laurent.
Il paraît que c’est un hommage aux « daddies en cuir » des années 80. Vous savez, cette faune qui hantait les Tuileries la nuit tombée, moustache taillée, perfecto vissé, entre cruising et chic brutal. On retrouve l’esprit, mais version podium : des jupes crayon rigides comme des règlements d’assemblée générale, des blousons gonflés comme des biceps « photoshopés », et cette sensation étrange d’être coincé dans un clip « new wave » dont on aurait perdu la bande-son.
Et, parce qu’il fallait bien une caution culturelle, voilà qu’Adjani surgit dans l’équation. Enfin, « La Reine Margot ». XVIe siècle, col montant, intrigues sanglantes. Vaccarello nous sert donc un cocktail unique : Adjani coincée entre Catherine de Médicis et un after au Palace, le tout emballé dans du nylon translucide. Ça se porte mal, mais ça s’interprète bien. C’était comme une fresque nationale, sorte d’opéra en cuir ou vaudeville en popeline, une tragédie française roulée dans une pochette zippée.
FM