VITALE UN BÂILLEMENT VERSACE
Je vais être franc : je n’aime pas le « nouveau Versace » signé par Dario Vitale, le nouveau petit génie de la mode. Ce que j’ai vu vendredi soir à la Pinacothèque Ambrosienne n’était pas un hommage au glamour rococo de la maison, mais une pâle tentative de rendre Versace… Lambda.
Où sont passées les robes sculpturales, les armures de paillettes romaines, ainsi que le tonnerre sexy qui transformait le moindre podium en tapis rouge ? À la place, on nous a servi des jeans, des pulls et des gilets vaguement rétro à la Raf Simons, c’est peu dire. Un défilé qui ressemblait plus à une friperie branchée qu’à l’univers de la « Méduse de Milo ».
Vitale dit vouloir se rapprocher du public. Mais, Versace n’a jamais été là pour ça, Versace était l’excès, la flamboyance, l’inaccessible. C’était justement ce décalage avec le quotidien qui faisait rêver. Qui a envie d’un Versace qui se déguise en East Village disco pour touristes ?
On peut parler d’audace, certes. Mais l’audace n’est pas de renoncer à la démesure, elle est de la sublimer. Ici, on assiste au contraire à une dilution : le sex-appeal se dissout dans le prêt-à-porter des bas-fonds de la Fashion Week Parisienne, l’exubérance se rabat en nostalgie. Pour moi, son Versace n’a pas rugi, il a bâillé.
FM