LA FRONTANEL OU L’ILLUSION D’UN PRINTEMPS EN TOC

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On nous vend l’idée que « La Frontanel », icône fatiguée qu’on exhume comme une relique sortie du grenier, et qui viendrait sauver le « Printemps » de la mode. Quelle imposture ! Ce serait risible si ce n’était pas si pathétique. Car enfin, depuis quand une silhouette jaunie par le temps, propulsée en oratrice d’une génération qui ne l’écoute même pas, suffirait-elle à redresser un secteur en naufrage ? Une égérie, dont la plume est plus lourde qu’une enclume pour une opération de communication grossière, est finalement une fable dans laquelle on confond mémoire et pertinence.

Le réalisme économique ? Aux abonnés absents. Le marché s’effondre, les consommateurs changent, la planète hurle, mais les gens du « retail » s’entêtent à nous présenter comme solution la statue d’une anonyme qui n’a jamais été une gloire. C’est comme ces bons Samaritains du Châtelet, ils se raccrochent à ces vestiges comme un noyé à sa bouée crevée, persuadés que la nostalgie suffira à masquer leur vide créatif et leur incapacité à se réinventer.

La « Frontanel », en figure tutélaire censée rassurer, n’incarne que le désespoir d’un milieu en perdition totale. Derrière elle, il n’y a ni vision, ni stratégie, juste un théâtre d’ombres pour masquer l’agonie. Qu’elle soit mise en avant comme sauveuse n’est pas une preuve de respect, mais l’aveu d’un échec collectif : celui d’une industrie qui n’a plus rien à dire, sinon ressasser son passé comme une incantation inutile.

Le printemps et la mode ne renaîtront pas de cette relique, ni avec sa copine « Ines de la Farsange » qu’elle prend pour une créatrice de mode. Non, la révolution naîtra ailleurs, loin des « catwalks » poussiéreux, mais surtout quand quelqu’un osera enfin affronter la réalité plutôt que de maquiller le vide sous le fard rance d’une vieille bimbo que personne ne connait, et qui, en outre, ne connait rien à la mode. Laissons-la avec son livre de chevet de Maurice Durillon « Les doigts Maudits ».

FM