L’ÉNIGME DU SERRE-TÊTE

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On raconte qu’au fond d’un vieux coffre de la maison Grès, abandonné depuis des décennies, reposait un accessoire mystérieux. C’était un serre-tête d’un noir profond, orné d’une seule pierre translucide qui semblait changer de couleur selon la lumière. Personne ne revendiquait sa paternité, même pas Madame Alix, rien dans les archives de la maison. Les plus anciennes petites mains disaient l’avoir toujours vu, posé là, comme si personne n’avait osé le déplacer.

Pourtant, chaque fois qu’une apprentie ou un mannequin, par curiosité, le posait sur sa tête, quelque chose d’étrange se produisait : le regard des autres changeait. Certains voyaient la personne plus élégante, d’autres plus inquiétante, presque fascinante. Comme si le serre-tête projetait une aura différente pour chacun.

Peu à peu, la rumeur enfla. Était-ce un prototype oublié ? Un talisman fabriqué par un artisan secret ? Une pièce volée à un collectionneur ? On ne sut jamais. Les spécialistes du bijou ne reconnaissaient aucun style connu. Les gemmologues n’arrivaient pas à identifier la pierre.

Alors, on lui donna un nom : l’accessoire sans origine. Et il resta là, dans son écrin, apparaissant parfois dans des photos volées ou dans des récits de mode, mais jamais officiellement porté sur un podium. Comme si le monde de la couture avait décidé qu’un mystère aussi séduisant devait demeurer intact. Et peut-être que c’est précisément ce mystère qui fait de lui le plus précieux des accessoires : un objet sans passé mais avec une infinité d’histoires à imaginer.

FM