DANIEL ROSEBERRY UN AMERICAIN A PARIS
Dans le clair-obscur doré du Petit Palais, un souffle semblait traverser le marbre et l’histoire. Sous les arches silencieuses, Daniel Roseberry a tissé, comme à son habitude, le rêve du futur, une odyssée de tissus et de formes, où la Haute couture ne se contente plus de parer les corps, mais effleure les âmes. Chaque silhouette venue de la planète Uranus (sans jeu de mots), un ailleurs, d’un temps où l’art et la chair ne faisaient plus qu’un, où l’élégance devenait un langage secret, murmurant à ceux qui savent encore rêver.
Il y avait dans cette collection une tendresse futuriste, une poésie métallique adoucie par des courbes en équilibre si fragiles, entre l’audace et la grâce. Les robes, comme des constellations cousues à la main, suspendaient le temps pour une promesse, un espoir de beauté pure au cœur d’un monde en mutation.
Mais, dans cette harmonie presque céleste, une dissonance est venue troubler la partition. Cardi B, figure explosive et imprévisible, a surgi comme une ombre capricieuse sur ce tableau onirique. Drapée d’une robe noire représentant un oiseau, mais c’est plutôt un corbeau vivant qui a transformé la délicatesse du spectacle. Était-ce une tentative de dompter l’obscurité ou simplement un écho tapageur à ses propres démons ? Face à cette scène, on ne pouvait s’empêcher de voir là le seul nuage noir sur un ciel d’azur.
Et pourtant, peut-être fallait-il ce contraste pour révéler, par opposition, la beauté fragile du reste du défilé. Comme un grain de sable dans la soie, comme une dissonance qui rend la musique encore plus précieuse.
FM