AMI PLACE VICTOIRE DE L’ÉLÉGANCE

On dirait bien que le Faubourg Saint-Honoré a des airs de Graal inatteignable pour tout le gratin du luxe. Après tout, qui ne rêverait pas de transformer ses chiffres en ceux d’Hermès ? C’est le fantasme ultime de tout « Marc de luxe » qui se respecte. On a eu Pharrell hier chez Vuitton, et voilà que ce soir, c’est AMI qui monopolise la Place des Victoires qui, jadis, était le sanctuaire de l’élégance discrète, où les couturiers qui avaient « pognon sur rue » proposaient à leurs clients de pouvoir encore se garer.

Le nouveau cirque de la Place des Victoires, car oui, pour nous, pauvres mortels revenant de Bretagne après une semaine à respirer l’air « pull marin » de Gaultier, la Place des Victoires est désormais synonyme de cauchemar éveillé. Fini la douce rêverie des vitrines. Maintenant, c’est le grand cirque, avec trois pelés et un tondu qui décident de privatiser un espace public pour leur happening grandiloquent. Et pendant qu’ils se la pètent en toute impunité, nous sommes coincés, klaxonnant comme des désespérés, incapables de rejoindre notre parking ; le summum de la frustration !

Le Faubourg, toujours le « Faux Bourge », manifestement en quête d’un chiffre d’affaires à l’Hermès justifie tous les excès, même celui de transformer une place historique en zone de non-droit urbain. Paris, place des Victoires. C’est dans ce quartier emblématique que le prolifique Alexandre Mattiussi a installé les bureaux de sa maison de mode AMI, fondée en 2011. Les béotiens et les bimbos incultes comprendront pourquoi nous sommes là.

Des pantalons à jambes larges et des tailleurs en lin et flanelle qui équilibrent la structure et l’aisance. Les chemises d’inspiration workwear en modal apportent une touche utilitaire à l’ensemble. C’est une célébration de l’équilibre : entre romantisme et élégance pour une décontraction. Chaque pièce raconte une histoire, intemporelle et intergénérationnelle, prouvant que la sophistication n’a pas besoin d’être prétentieuse, surtout face à Louis XIV qui trône au milieu de la place.

FM